elon des chiffres fournis samedi 5 septembre par le ministère de l’intérieur, le parti Justice et Développement (PJD) s'est imposé au niveau régional et est arrivé troisième aux communales.
Après le dépouillement de la totalité des bulletins de ce double scrutin, le PJD de Benkirane a remporté 174 sièges sur 678 dans les conseils régionaux (25,6%).
Son grand rival, le parti libéral d'opposition Authenticité et Modernité (PAM) est arrivé second avec 132 sièges (19,4 %). L'autre parti d'opposition, le Parti de l’Istiqlal (conservateur) a récolté 119 sièges (17,5 %).
C'était la première fois que les Marocains élisaient pour la première fois leurs conseillers régionaux au suffrage universel direct. La participation à ce double scrutin local a plafonné à 53,6% selon un chiffre officiel, soit une très légère progression par rapport aux élections communales et régionales de 2009 (52,4%).
Le PJD est arrivé en tête dans trois des quatre régions les plus peuplées du pays, dont celles dont dépendent les grandes villes de Casablanca, Rabat et Fès. Mais grâce au jeu des alliances, le PAM et les autres formations d'opposition (le PI) annoncent qu'ils devraient pouvoir diriger "huit régions sur douze, contre seulement quatre au PJD".
Cette opposition a remporté les communales : le PAM est arrivé en tête avec 21,1 % (6655 sièges), suivi du PI (16,2 %, 5 106). Le PJD a, lui, terminé en troisième position (15,9 %, 5 021), selon ces résultats.
Abdelilah Benkirane, chef du Gouvernement (ici lors d'un meeting électoral) apparait en bonne position pour les législatives de 2016.
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Au pouvoir depuis quatre ans, le Parti Justice et développement (PJD) du chef du gouvernement a brillé lors des élections régionales et communales du 4 septembre au Maroc. En tête des régionales, le PJD a fini à la troisième place au niveau communal mais il est en mesure d'obtenir les mairies de Casablanca, Tanger, Fès ou Agadir.
A l'issue des élections locales du 4 septembre, le parti islamiste modéré PJD (Parti Justice et développement) est en passe de diriger seul ou avec ses alliés les capitales politiques et économiques du royaume, Rabat et Casablanca et en fait la plupart des grandes villes du Maroc.
Dans les urnes, le Parti Authenticité et Modernité (centre droit, proche du palais) a décroché comme lors des communales de 2009, la première place en s'adjugeant 6 655 des 31 503 sièges à pourvoir soit 21,1%. En deuxième position, le parti Istiqlal (droite, dans l'opposition depuis 2013) a récolté 5 106 sièges (16,2%), un recul.
Le PJD lui a fini à la troisième place en glanant 5 021 sièges, soit 15,9% du total à pourvoir. Un chiffre apparement faible (le PJD est peu ancré en milieu rural) mais trois fois supérieur aux communales de 2009. Il réalise surtout de très bons résultats dans les grandes villes, ce qui lui permettra de briguer de nombreuses mairies clés.
Les plus gros scores du parti dirigé par le chef du gouverment ont été enregistrés dans les villes de Kenitra,(75% des sièges communaux) où le ministre de l'Equipement Aziz Rabbah était tête de liste, Fès (74%) ou Tanger (57%).
Battu dans son propre fief, le tonitruant secrétaire général de l’Istiqlal Hamid Chabat, jusque là maire de Fès est le grand perdant de ces élections. D'autant qu'il a été battu chez lui par un ministre PJD, Driss Azami Al Idrissi, titulaire du Budget.
Le basculement de Tanger, ville la plus dynamique économiquement du Maroc jusque là tenue par le PAM est aussi un petit évènement.
Marrakech est la seule grande ville dirigée par une femme (Fatima-Zahra Mansouri, PAM). Elle devrait aussi revenir au parti islamiste qui s'est arrogé 40 conseillers communaux sur 86 de la cité ocre.
A Casablanca, le PJD a battu le maire sortant Mohamed Sajid de l'Union constitutionnelle et obtient même la majorité (74 sièges sur 147). Abdelaziz Omari, ministre PJD chargé des Relations avec le parlement et la société civile depuis mai dernier, sera candidat à la tête du conseil de la ville blanche. L'élection effective de ministres à la tête de certaines grandes villes devrait signifier pour les interessés leur départ du gouvernement.
basculement politique
En attendant, cette pôle position dans les grandes métropoles est donc un basculement politique à l'échelle du royaume, avec en vue un renouvellement de toutes les équipes d'élus chargés de près ou de loin de développement économique et d'aménagement urbain.
Vainqueur des législatives de fin 2011 avec le PJD Abdelilah Benkirane dirige depuis lors le pays, une première pour un islamiste, à la tête de deux coalitions successives. Son leitmotiv : les réformes et la compétence revendiquée, bien plus affirme-t-il que l'agenda religieux, même si le pays a été marqué ces derniers mois par de nombreuses polémiques autour des moeurs.
"Le PJD a obtenu ces résultats grâce à sa gestion au gouvernement depuis quatre ans", a déclaré Abdelilah Benkirane, secrétaire général du parti islamiste qui remettra dans un an son poste de chef du Gouvernement en jeu. En position plutôt favorable donc.
D'autant que la croissance, faiblarde en 2014, est nettement repartie à la hausse cette année (autour de 4,5%) stimulée par les IDE et surtout une très bonne récolte agricole et la baisse du prix du pétrole même si en parallèle plusieurs grandes entreprises (raffinerie Samir ou l'aciériste Maghreb Steel...) connaissent de graves difficultés.
Selon Abdelilah Benkirane, en nombre de bulletins, le PJD s'affiche en tête de ces élections locales avec 1,5 million de voix, suivi du PAM (1,33 million) et de l’Istiqlal (1,07 million).
Lors de ce vote plus de 7 500 candidats se sont donc présentés aux élections régionales répartis sur 895 listes pour pourvoir 678 sièges. C'est la première fois que les marocains élisent des représentants régionaux suite à la réforme territoriale promulgée cette année faisant passer le nombre de régions de 16 à 12 et décentralisant un certain nombre de missions (mais pas encore les budgets).
A ces régionales, le PJD arrive cette fois nettement en tête en sièges. Il en a remporté 174 sur 678 soit 25,6%. Le PAM, a récolté pour sa part 132 sièges (19,4%) devant notamment l’Istiqlal avec 119 sièges (17,5 %).
Avec ce score, le PJD pointe en première place notamment dans trois des quatre régions les plus peuplées du pays, celles dont dépendent les grandes villes de Casablanca, Rabat et Fès. (voir tableaux ci-dessous, Le Huffpost Maroc a aussi publié une intéressante carte récapitulant ces résultats régionaux).
Concernant, le "deuxième tour", à savoir les élections des maires et des présidents de région par les différentes assemblées qui doivent intervenir après la mi-septembre, les chefs de partis de l'opposition (Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM, Hamid Chabat, secrétaire général du PI, Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP et Mohamed Sajid, secrétaire général de l'UC) ont déclaré refuser toute alliance avec des élus du PJD.
A noter que ces scrutins seront suivis, le 2 octobre, du renouvellement partiel au suffrage indirect de la Chambre des conseillers (Sénat) pour la première fois selon les règles de la Constitution datant de 2011. En plein coeur du printemps arabe, le roi Mohammed VI avait, on le sait, fait réviser cette année là la loi fondamentale. Quatre ans plus tard, le PJD, dans l'ensemble de la région, s'affiche comme l'un des rares partis à "référentiel islamiste", comme il se définit, à avoir assuré sa place au pouvoir.
N.D. et P.-O.R.
Répartition des sièges dans les plus grandes régions du Maroc - scrutin du 4 septembre 2015
http://www.usinenouvelle.com/article/elections-locales-au-maroc-le-pjd-du-chef-du-gouvernement-benkirane-va-diriger-la-plupart-des-grandes-villes-du-royaume.N348415
Les principaux partis de l’opposition dominent la nouvelle configuration de la Chambre des conseillers, dont les élections se sont déroulées vendredi soir, en remportant 55 sièges sur les 120 que compte la Chambre haute du parlement, contre 32 sièges pour les partis de la majorité.
Les résultats du Parti de l’Istiqlal (PI -24 sièges) et du Parti Modernité et Authenticité (PAM – 23 sièges) ont été déterminants lors de ce scrutin indirect au profit de l’opposition qui a réussi ainsi à conserver sa place au sein de la Chambre des Conseillers, dont le nombre de sièges a été ramené à 120 selon les dispositions de la constitution de 2011 au lieu de 270 sièges.
Les deux autres partis de l’opposition, l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et l’Union Constitutionnelle (UC), ont obtenu respectivement 5 et 3 sièges.
Du côté de la majorité gouvernementale, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a réalisé une progression notable en remportant 12 sièges, suivi du Mouvement Populaire (MP) avec 10 sièges, du Rassemblement National des Indépendants (RNI) avec 8 sièges et du Parti du Progrès et de socialisme (PPS) avec deux sièges.
Une première lecture de ces résultats révèle que l’opposition est en passe de s’assurer logiquement la présidence de la haute chambre du parlement pour un deuxième mandat consécutif.
L’élection vendredi des 120 membres de la Chambre des Conseillers s’est déroulée selon une nouvelle configuration conformément aux dispositions de la Constitution de 2011 et de la loi organique No 28-11 y afférent.
Les 120 membres de la Chambre des Conseillers (au lieu de 270 dans l’ancienne configuration) sont répartis entre les collèges électoraux comme suit: 72 membres représentant les collectivités territoriales, élus au niveau des régions du Royaume et 20 membres élus, dans chaque région, par un seul collège électoral composé de l’ensemble des élus des chambres professionnelles suivantes existant dans la région concernée (chambres d’agriculture, chambres de commerce, d’industrie et de services, chambres d’artisanat et chambres des pêches maritimes.
Huit autres membres sont élus, dans chaque région, par un collège électoral composé des élus des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives et 20 membres sont élus, au niveau national, par un collège électoral composé des représentants des salariés.
L’élection des membres de la Chambre des Conseillers a lieu au scrutin de liste, à la représentation proportionnelle selon la règle du plus fort reste, sans panachage ni vote préférentiel.
Toutefois, l’élection a lieu au scrutin uninominal à la majorité relative à un tour au cas où un seul conseiller est à élire dans le cadre d’un collège électoral.
Le mandat de membre de la Chambre des Conseillers est incompatible avec la qualité de membre de la Cour constitutionnelle, de membre du Conseil économique, social et environnemental et de président d’un conseil de région. Il est également incompatible avec plus d’une présidence d’une chambre professionnelle, d’un conseil communal, d’un conseil préfectoral ou provincial, d’un conseil d’arrondissement communal ou d’un groupement constitué par des collectivités territoriales.
Les Marocains résidant à l’étranger peuvent présenter leur candidature aux élections au titre des collèges électoraux auxquels ils appartiennent.
Toutefois, est inéligible toute Marocaine ou tout Marocain résidant à l’étranger investi d’une mission gouvernementale, élective ou publique, dans le pays de résidence.
Les électeurs et les candidats intéressés peuvent contester, devant la Cour constitutionnelle, les décisions prises par les bureaux de vote, les bureaux centralisateurs, les commissions régionales de recensement et la commission nationale de recensement.
Le même recours est ouvert aux walis de régions et au secrétaire de la commission nationale de recensement, chacun en ce qui le concerne. Les candidats dont l’élection est contestée peuvent consulter, durant les horaires légaux de travail, les procès-verbaux des opérations électorales et en prendre copie, selon le cas, au siège de la préfecture ou de la province dont relève le bureau de vote, le bureau centralisateur ou la commission régionale de recensement ou au siège du secrétariat de la commission nationale de recensement dans un délai de huit jours à compter de la date où le recours leur a été notifié.
La nullité partielle ou absolue de l’élection ne peut être prononcée que si l’élection n’a pas été faite selon les formes prescrites par la loi, si le scrutin n’a pas été libre ou s’il a été vicié par des manoeuvres frauduleuses ou s’il y a incapacité légale ou judiciaire dans la personne d’un ou de plusieurs élus.
Le ministre de l’Intérieur a indiqué, dans un communiqué vendredi soir, que les opérations de vote, lors des élections de la chambre des conseillers, se sont déroulées dans des « conditions normales » et ont connu une participation « massive » des électeurs, avec un taux de participation de 89,79 pc pour les représentants des collectivités territoriales, des chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs, alors que l’élection des représentants des salariés a enregistré un taux de participation de 44,39 pc.
Un total de 591 candidatures ont été déposées au titre de ce scrutin indirect pour pourvoir les 120 sièges de la Chambre des conseillers, soit une moyenne de près de 6 candidatures pour chaque siège, dont 411 candidatures pour pourvoir 100 sièges réservés aux représentants des collectivités territoriales, des chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs, et 9 listes comportant 180 candidatures pour pourvoir les 20 sièges réservés au corps des représentants des salariés.
Le ministre de l’Intérieur a précisé que ces résultats restent provisoires en attendant leur validation par les commissions de recensement compétentes en vertu des dispositions juridiques en vigueur.
Ainsi, le Parti Authenticité et Modernité (PAM) est arrivé en tête de l’élection des membres de la Chambre des Conseillers au niveau de la région Casablanca-Settat, avec 4 sièges, selon les résultats provisoires annoncés vendredi soir par la Wilaya du Grand Casablanca.
Le PAM est talonné par le Parti de l’Istiqlal (3 sièges), le Parti de la Justice et du Développement (2 sièges), le Mouvement Populaire (1 siège) et l’Union Constitutionnelle (1 siège).
Concernant le collège des Chambres de commerce, d’industrie et des services, qui a enregistré un taux de participation de 98,69 pc, les vainqueurs au niveau de la région sont Saïd Zouhair (mandataire de la liste de l’UC) et Abderrahim Lakmili (mandataire de la liste du PAM).
MM. Abdellkrim Houaychri (PJD) et Fouaf Kadiri (PI) sont arrivés en têtes des élections relatives au collège des Conseil des régions, qui ont connu un taux de participation de 98,55 pc, alors que M. Mustapha Harakate (PAM) a remporté l’élection du collège des Chambres d’Artisanat, avec un taux de participation de 96,15 pc.
S’agissant des élections du collège des organisations professionnelles des employeurs (CGEM), qui ont enregistré un taux de participation de 98,18 pc, les vainqueurs sont tous des Sans appartenance politique (SAP). Il s’agit de M. Abdelilah Hafidi (mandataire de liste), Mme Naila Mia Tazi, M. Abdelhamid Souiri et M. Youssef Mouhyi (mandataire de liste).
MM. Abdesslam Belkchour (PAM), Malika Fellahi (PAM), Hamid Zatni (PJD), Mohamed Mohadeb (MP), Jamal Ben Rabiaa (PI) et Mina Affane (PI) ont, quant à eux, remporté l’élection du collège des Conseils communaux, préfectoraux et provinciaux, qui a enregistré un taux de participation de 90,85 pour cent.
LNT avec synthèse dépêches Map
http://lnt.ma/la-chambre-des-conseillers-aux-mains-de-lopposition/
Le parti Justice et développement (PJD) a su tirer son épingle du jeu lors des élections locales au Maroc, vendredi. Selon des résultats fournis samedi 5 septembre par le ministère de l'Intérieur, la formation islamiste dirigée par le Premier ministre Abdelilah Benkirane a remporté les régionales et réalisé le troisième score aux communales, derrière ses rivaux libéraux du parti Authenticité et modernité (PAM) et le parti conservateur Istiqlal.
Après le dépouillement de la totalité des bulletins de ce double scrutin, le PJD a remporté 174 sièges sur 678 dans les conseils régionaux (25,6 %), suivi du PAM avec 132 sièges (19,4 %) et de l'Istiqlal avec 119 sièges (17,5 %). Pour cette première élection au suffrage universel direct des conseillers régionaux, le PJD est arrivé en tête dans cinq des douze régions du pays, dont celles de Casablanca, de Rabat et de Fès, parmi les plus peuplées.
Au niveau des communes, où 31 503 sièges étaient à pourvoir, le PAM est en revanche arrivé en tête avec 21,1 % (6 655 sièges), suivi de l'Istiqlal avec 16,2 % (5 106 sièges). Le PJD est lui arrivé en troisième position (15,9 %, 5 021 élus).
Le PJD triple son score de 2009
Le ministère de l'Intérieur a ajouté que le taux de participation pour ce scrutin s'élevait à 53,6 %, soit un score en très légère progression par rapport aux précédentes élections communales et régionales, en 2009 (52,4 %).
Le PJD ressort comme le grand gagnant de ce scrutin local, puisqu'il fait plus que tripler son score de 2009 (5,4 %, 6e place), et endosse de fait le rôle de favori des prochaines législatives, dans un an. Ces scrutins donnent un aperçu du climat politique dans le royaume, quatre ans après le mouvement de contestation populaire né dans le contexte du Printemps arabe, qui avait amené le roi Mohammed VI à faire adopter une nouvelle Constitution.
"Ces résultats confirment la confiance du peuple marocain dans le travail gouvernemental", a déclaré à l'AFP Abdelali Hamieddine, un haut dirigeant du parti islamiste, après la publication de résultats partiels qui montraient déjà une percée du PJD. "Nous avons réalisé les résultats que nous attendions", a-t-il ajouté. "Notre but était d'obtenir un résultat politiquement significatif et c'est ce que nous avons fait."
Au siège du PJD à Rabat, des dizaines de cadres et employés du parti célébraient les premiers résultats comme une victoire, dans une ambiance enthousiaste, a constaté un journaliste de l'AFP. Le Premier ministre Abdelilah Benkirane y a fait une courte apparition publique.
La qualité de la campagne du PJD explique ce succès électoral, rapporte Sara Doublier, correspondante de France 24 au Maroc. Au pouvoir depuis les législatives de 2011, le parti "a fait de l'exercice du pouvoir un gage de crédibilité", analyse-t-elle. Il a aussi su opposer des valeurs de morale et de transparence à la vieille garde politique, taxée de clientélisme et de corruption.
"Dysfonctionnements" et "incidents isolés"
Des leaders politiques, notamment dans l'opposition, ont cependant pointé dès vendredi soir certains "dysfonctionnements" durant le vote. Le PAM a affirmé dans un communiqué avoir déposé plusieurs plaintes pour un "nombre important de graves irrégularités", alors que le PI a appelé les autorités à ouvrir une enquête sur de "nombreuses violations", selon l'agence officielle MAP.
D'après le site de l'hebdomadaire "Tel Quel", le PAM a notamment porté plainte contre trois ministres candidats du PJD.
Environ 4 000 observateurs, dont 125 internationaux selon le ministère de l'Intérieur, avaient été déployés pour vérifier le déroulement de ces élections, présentées comme une étape majeure du processus de "régionalisation avancée", contenue dans la nouvelle Constitution.
Le ministre de l'Intérieur Mohamed Hassad a concédé que quelques "incidents isolés" avaient eu lieu mais a estimé que le scrutin s'était déroulé globalement dans des conditions "normales".
http://www.france24.com/fr/20150905-elections-locales-percee-parti-islamiste-marocain-pjd-pam-benkirane
Les islamistes marocains du Parti de la justice et du développement (PJD) ont réussi leur pari : la formation du premier ministre Abdelilah Benkirane sort renforcée des élections locales qui se tenaient vendredi 4 septembre au Maroc. Le PJD confirme ainsi son ancrage dans le paysage politique, à un an des législatives prévues en 2016.
Le PJD est arrivé en tête des élections régionales en obtenant 25 % des sièges devant son principal rival, le Parti Authenticité et Modernité (PAM, libéral), une formation fondée en 2008 par Foual El-Himma, un conseiller du roi, et considéré comme très proche du Palais. Au niveau communal, les islamistes obtiennent la troisième place (15,9 % des sièges) derrière le PAM et le parti de l’Istiqlal (PI, conservateur).
Ce scrutin avait valeur de test pour le PJD puisqu’il s’agissait de la première consultation organisée depuis sa victoire historique aux législatives de novembre 2011 et le mouvement de contestation qui avait secoué le royaume en février 2011 dans le sillage des révolutions arabes. Des manifestations pour plus de démocratie et de justice sociale avaient alors poussé le roi Mohammed VI à annoncer une vaste réforme de la Constitution – soumise à référendum – et des élections anticipées, remportées par le PJD.
Le Parti Justice et Développement (PJD) au pouvoir aurait largement écrasé ses adversaires dans plusieurs circonscriptions à travers le royaume lors de ce processus électoral communal qui s’est déroulé vendredi au Maroc, d’après les résultats préliminaires.
Abdelilah Benkirane, patron du Parti Justice et Développement explique cette victoire par le fait que les Marocains aiment tout simplement le PJD. Cela prouve aussi que les citoyens font confiance au gouvernement qui dirige les affaires du royaume, estime Benkirane.
Le parti islamiste a également lourdement battu les autres formations politiques en lice lors de ces élections communales et régionales à El Jadida, Marrakech et Casablanca, où Yasmina Baddou (Istiqlal) et Moncef Belkhayat (Rassemblement National des Indépendants) sont parmi les grands perdants de ces élections.
C’est un coup dur pour le parti de l’Istiqlal qui perdrait là son fief électoral historique. Hamid Chabat, maire de la capitale spirituelle et patron de l’Istiqlal ne s’en relèvera pas, font remarquer plusieurs observateurs. Hamid Chabat a perdu face au candidat du PJD le ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget Driss El Azami.
Le patron de l’Istiqlal dénonce des fraudes et des malversations et a demandé l’ouverture d’une enquête. Chabat avait assuré lors de la campagne électorale qu’il démissionnera de la présidence de l’Istiqlal si il n’arrive pas premier lors de ces élections.
L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports Mohamed Ouzzine candidat du Mouvement Populaire à Oued Ifrane dont il présidait le conseil municipal, aurait essuyé une lourde défaite lors de ce scrutin.
Le Mouvement Populaire soutient qu’il s’est imposé à Meknès, Fès, Oued Zem, Fkih Bensaleh, Salé, Boujdour et Khouribga.
http://www.bladi.net/elections-maroc-pjd-victoire,42956.html
Le parti islamiste au Maroc, mené par le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, a pris date pour les législatives de 2016 en dominant vendredi 4 septembre les élections locales, signe de son implantation durable dans le paysage politique.
Le parti Justice et développement (PJD) a remporté les régionales avec 25% des sièges et pris la 3e place des communales, terminant en tête dans les principaux centres urbains dont Fès, la capitale spirituelle.
Cette nouvelle assise locale, qui se dessinera réellement si le PJD parvient à nouer des alliances à son avantage, va permettre à la formation islamiste d'aborder en bonne posture la ligne droite menant au prochain scrutin législatif, dans un an.
"Il y a une grande ressemblance entre les élections régionales et les législatives et nous pensons que cette victoire va renforcer notre position", a assuré à l'AFP Abdelali Hamieddine, un haut responsable de la formation islamiste.
La partie n'est toutefois pas gagnée, estime Manar Slimi, politologue à l'université Mohammed-V de Rabat.
"Le plus important sera de voir qui va diriger les régions et ce ne sera pas facile pour le PJD car les partis avec lesquels il est susceptible de s'allier au niveau régional ont enregistré des résultats modestes", avance-t-il.
Au niveau communal, le PJD (15,9% des sièges) a par ailleurs été devancé par ses rivaux de l'opposition, le parti Authenticité et modernité (PAM, libéral, 21,1%) et le parti de l'Istiqlal (PI, conservateur, 16,2%).
Ces deux formations, comme les autres partis d'opposition au plan national, ont balayé samedi l'idée d'entrer dans des coalitions locales comprenant le PJD.
La formation islamiste sait qu'elle sera une cible de choix pour ces deux poids lourds de la scène politique dans l'optique des législatives, d'autant que l'Istiqlal aura une revanche à prendre après le camouflet subi dans son bastion de Fès (centre).
Parti récent -il a été fondé en 2008 par un proche conseiller du roi-, le PAM a déjà rouvert les hostilités, son N.2 dénonçant l'"interprétation spéciale de l'islam" du PJD.
"Ils sont un Etat dans l'Etat, ils travaillent dans l'ombre, et leur projet ne se limite pas au Maroc mais s'étend partout", a affirmé Ilyas el-Omari.
Dans l'immédiat et en fonction du jeu des alliances, le parti islamiste devrait être en mesure de diriger trois des quatre régions les plus peuplées du Maroc (celles de Fès, Casablanca et Rabat). Celles-ci représentent 15,5 millions d'habitants, soit presque la moitié de la population du royaume, et plus de 40% du PIB national.
Alors que les expériences islamistes ont tourné court en Tunisie et en Egypte, le succès électoral du PJD semble valider la stratégie d'Abdelilah Benkirane: cet habile politicien s'est efforcé de maintenir les meilleures relations avec le palais royal, qui conserve de larges prérogatives.
Cantonnée durant des décennies dans l'opposition, la formation islamiste avait remporté un succès historique aux législatives de 2011, dans le contexte du Printemps arabe.
Quelques mois plus tôt, une nouvelle constitution avait été adoptée sur initiative royale. Si le texte est censé renforcer les pouvoirs du gouvernement, M. Benkirane est resté très prudent dans sa mise en oeuvre.
Durant ses trois premières années d'expérience gouvernementale, le PJD n'a pas obtenu tous les résultats escomptés, notamment en matière de lutte anticorruption, un des ses grands chevaux de bataille. Mais le "parti de la lampe" conserve à ce jour, et contrairement à ses rivaux, l'image d'un mouvement se tenant à l'écart de ce fléau.
Sur le terrain économique, le Premier ministre va pouvoir continuer à soigner son image de réformateur. L'an dernier, il a réussi à supprimer les subventions sur l'essence sans conflit social majeur dans un pays où près d'un jeune sur trois est au chômage.
Le gouvernement doit désormais s'atteler à une autre réforme sensible, celle du régime des retraites, à bout de souffle.
(Avec AFP)
http://www.challenges.fr/monde/afrique/20150906.CHA9062/maroc-les-islamistes-gagnent-la-plupart-des-grandes-villes.html
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